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colle qui s’attache aux dents, et l’écorce est trop sèche pour qu’on puisse l’avaler.

Un régal plus exquis encore est le tchoupriki. On étend sur une claie, à sept pieds au-dessus du foyer, des poissons moyens de toute espèce. On ferme les habitations pour les chauffer comme des étuves ou des fours, quelquefois avec deux ou trois feux. Quand le poisson s’est ainsi cuit lentement dans son jus, moitié rôti, moitié fumé, on en tire aisément la peau, on en vide les entrailles, on le fait sécher sur des nattes, on le coupe en morceaux, et on garde ces provisions dans des sacs d’herbes entrelacées.

Ce sont là les mets ordinaires qui tiennent lieu de pain. La viande des Kamtchadales est la chair des phoques et des monstres marins. Voici comment on en fait des provisions. On creuse une fosse, dont on pave le fond avec des pierres. On y met un tas de bois qu’on allume par-dessous. Quand la fosse est chauffée, on en retire les cendres ; on garnit le fond d’un lit de bois d’aulne vert, sur lequel on étend par couches de la graisse et de la chair de phoque, entrecoupant ces couches de branches d’aulne ; et quand la fosse est remplie, on la couvre de gazon et de terre pour tenir la vapeur bien renfermée. Après quelques heures, on retire ces provisions, qui se gardent une année entière, et valent mieux ainsi boucanée que cuites.

La manière dont les Kamtchadales mangent