Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 11.djvu/363

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vert et fourré de leurs peaux. C’est à ce prix sans doute qu’il est le roi de la nature dans l’étroite péninsule qu’il habite. Avant que ce peuple eût été policé par les Russes et les Cosaques, à coups de fusil et de bâton, il se faisait un habillement bigarré de peaux de renards, de phoques, et de plumes d’oiseaux de mer grossièrement cousues ensemble. Aujourd’hui les Kamtchadales sont aussi bien vêtus que les Russes. Ils ont des habits courts qui descendent jusqu’aux genoux ; ils en ont à queue qui tombent plus bas ; ils ont même un vêtement de dessus ; c’est une espèce de casaque fermée, où l’on ménage un trou pour y passer la tête. Ce collet est garni de pates de chien dont on se couvre le visage dans le mauvais temps, sans compter un capuchon qui se relève par-dessus la tête. Ce capuchon, le bout des manches qui sont fort larges, et le bas de l’habit, sont garnis tout autour d’une bordure de peau de chien blanc à longs poils. Ces habits sont galonnés sur le dos et les coutures de bandes de peaux ou d’étoffes peintes, quelquefois chamarrés de houppes de fil, ou de courroies de toutes couleurs. La casaque est une pelisse d’un poil noir, blanc ou tacheté, qu’on tourne en dehors. C’est là l’habit que les Kamtchadales appellent kakpitach, et les Cosaques koukliancha. Il est le même pour les femmes que pour les hommes : les deux sexes ne diffèrent dans leurs Habits que par les vêtemens de dessous.