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et de plumes d’oiseaux. Il ne faut pas écorcher moins de vingt bêtes pour habiller un Kamtchadale à l’antique.

Une des commodités de la vie des sauvages, est de changer d’air et de logement avec les saisons. S’ils n’ont pas de ces palais éternels qui voient naître et mourir plusieurs générations, chaque famille a du moins sa cabane d’hiver et sa cabane d’été ; ou plutôt, des matériaux d’un logement ils en font deux, amovibles et portatifs. Leur logement d’hiver, qu’ils appellent yourte, se construit de cette manière :

On creuse un terrain à la profondeur de quatre pieds et demi. La largeur est proportionnée au nombre des gens qu’il faut loger, de même que la longueur. Mais on peut juger de cette dernière dimension par le nombre et la distance des poteaux qui sont plantés dans cet emplacement. Sur une ligne qui le partage en deux carrés longs égaux on enfonce quatre poteaux séparés d’environ sept pieds l’un de l’autre. Ces poteaux soutiennent des poutres disposées sans doute dans la longueur de l’yourte. Les poutres portent des solives dont un bout va s’appuyer sur la terre. Ces solives sont entrelacées de perches, et toute cette charpente est revêtue de gazon et de terre, mais de façon que l’édifice présente une forme ronde en dehors, quoiqu’en dedans il soit carré. Au milieu du toit, on ménage une ouverture carrée qui tient lieu de porte, de fenêtre et de cheminée. Le foyer se pratique contre un des