côtés longs, et l’on y ouvre un tuyau de dégagement à l’air pour chasser la fumée en dehors par la cheminée. Vis-à-vis du foyer sont les ustensiles, les auges où l’on prépare à manger pour les hommes et les chiens. Le long des murs ou des parois sont des bancs ou des solives couvertes de nattes pour s’asseoir le jour et dormir la nuit. On descend dans les yourtes par des échelles qui vont du foyer à l’ouverture de la cheminée. Elles sont brûlantes. On y serait bientôt étouffé par la fumée ; mais les Kamtchadales ont l’adresse d’y grimper comme des écureuils par des échelons où ils ne peuvent appuyer que la pointe du pied. Cependant il y a, dit-on, une autre ouverture plus commode, qu’on appelle youpana ; mais elle n’est que pour les femmes ; un homme aurait honte d’y passer, et l’on verrait plutôt une femme entrer ou sortir par l’échelle ordinaire, à travers la fumée, avec ses enfans sur le dos : tant il est glorieux d’être homme chez les peuples qui ne connaissent encore d’empire que celui de la force. Quand la fumée est trop épaisse, on a des bâtons faits en tenailles pour jeter les gros tisons par-dessus l’yourte, à travers la cheminée. C’est même une joute de force et d’adresse entre les Kamtchadales. Ces maisons d’hiver sont habitées depuis l’automne jusqu’au printemps.
C’est alors que les Kamtchadales sortent de leurs huttes, comme une infinité d’animaux de leurs souterrains, et vont camper