escarpées, il n’est pas possible de les arrêter. Malgré la précaution d’en dételer la moitié, ou de les retenir de toutes ses forces, ils emportent le traîneau, et quelquefois renversent le voyageur. Alors il n’a d’autre ressource que de courir après ses chiens, qui vont d’autant plus vite que le poids est léger. Quand le traîneau s’accroche, l’homme le rattrape et se laisse emporter, rampant sur son ventre, jusqu’à ce que les chiens soient arrêtés, ou de lassitude, ou par quelque obstacle.
Les armes des Kamtchadales sont l’arc, la lance, la pique et la cuirasse. Ils font leurs arcs de melèse, et les garnissent d’écorce de bouleau. Les nerfs de baleine y servent de corde. Leurs flèches ont environ trois pieds et demi de longueur ; la pointe en est armée de différentes façons. Quand c’est de pierre, ils appellent la flèche kauglatch ; pinch, si le bout est d’un os mince ; et aglpinch, si cette pointe d’os est large. Ces flèches sont la plupart empoisonnées, et l’on en meurt dans vingt-quatre heures, à moins que l’homme ne suce la plaie qu’elles ont faite.
Les lances sont armées comme les flèches : les piques (oukarel) sont armées de quatre pointes. Le manche en est fiché dans de longues perches.
La cuirasse, ou cotte d’armes, est faite de nattes ou de peau de phoque. On coupe le cuir en lanières, que l’on croise et tresse de façon à les rendre élastiques et flexible comme des baleines. Cette cuirasse couvre le côté gau-