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che, et s’attache au côté droit. Les Kamtchadales portent, de plus, deux ais ou petites planches, dont l’une défend la poitrine, et l’autre la tête par derrière. Mais ce sont des armes défensives, qui supposent une sorte d’art ou d’habitude de la guerre.

« Les Kamtchadales ont des mœurs grossières, dit Steller. Leurs inclinations ne diffèrent point de l’instinct des bêtes ; ils font consister le souverain bonheur dans les plaisirs corporels, et ils n’ont aucune idée de la spiritualité de l’âme.

» Les Kamtchadales sont extrêmement grossiers, disent les Russes. La politesse et les complimens ne sont point d’usage chez eux. Ils n’ôtent point leurs bonnets, et ne saluent jamais personne. Ils sont si stupides dans leurs discours, qu’ils semblent ne différer des brutes que par la parole. Ils sont cependant curieux…. Ils font consister leur bonheur dans l’oisiveté et dans la satisfaction de leurs appétits naturels…. Quelque dégoûtante que soit leur façon de vivre, quelque grande que soit leur stupidité, ils sont persuadés néanmoins qu’il n’est point de vie plus heureuse et plus agréable que la leur. C’est ce qui fait qu’ils regardent avec un étonnement mêlé de mépris la manière de vivre des Cosaques et des Russes. »

Les femmes des Kamtchadales, médiocrement fécondes, accouchent aisément. Steller dit qu’il en vit une sortir de sa yourte, et revenir au bout d’un quart d’heure avec un enfant, sans la moindre marque d’altération sur le vi-