canards, on dresse des chiens, on prépare des traîneaux. En hiver, on va sur ces voitures, à la chasse des zibelines et des renards, ou chercher du bois et des provisions ; ou bien on s’occupe dans sa hutte à faire des filets.
Dans cette saison les femmes filent l’ortie avec leurs doigts grossiers. Au printemps, elles vont cueillir des herbages de toute espèce, et surtout de l’ail sauvage. En été, elles ramassent l’herbe dont elles ourdissent des tapis et des manteaux, ou bien elles suivent leurs maris à la pêche, pour vider les poissons qu’il faut sécher. En automne, on les voit couper et rouir l’ortie, ou bien courir dans les champs pour voler de la sarana dans les trous des rats.
Ce sont les hommes qui construisent les yourtes et les balaganes, qui font les ustensiles de ménage et les armes pour la guerre, qui préparent et donnent à manger, qui écorchent les chiens et les animaux dont la peau sert à faire des habits.
Les femmes taillent et cousent les vêtemens et la chaussure. Un Kamtchadale rougirait de manier l’aiguille et l’alêne comme font les Russes, dont il se moque. Ce sont encore les femmes qui préparent et teignent les peaux. Elles n’ont qu’une manière dans cette préparation. On trempe d’abord des peaux pour les racler avec un couteau de pierre ; ensuite on les frotte avec des œufs de poissons frais ou fermentés, et l’on amollit les peaux, à force de les tordre et de les fouler. On finit par les ratisser