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mante d’un lièvre écorché ; et, si l’on peut, on arrache la racine de l’ulcère.

Il y a trois maladies au Kamtchatka, qu’on appelle incurables : la paralysie, le mal vénérien et les cancers. La première est de tous les pays sans doute ; mais plus rare chez les sauvages, et de là vient qu’ils ne savent pas la guérir. La seconde leur vient des Russes, qui l’ont apportée dans leur pays de conquête comme les Espagnols l’ont prise à la conquête du Nouveau-Monde. Les éponges marines font, dit-on, suppurer les cancers ; et le sel alkali qu’elles contiennent, brûle les chairs mortes de ces sortes de plaies, qui guérissent quelquefois, mais avec peine et lentement.

Il y a des maladies de peau très-dangereuses. Telle est une espèce de gale, qui, comme la petite vérole, vient à tout le monde, et moissonne bien des victimes. Elle fait son éruption sur la poitrine en forme de ceinture et mène à la mort, quand elle ne suppure pas. Les enfans ont une gale particulière qu’on appelle teoved.

Dans certains maux de reins, on se frotte la partie malade devant le feu, avec de la ciguë, sans toucher à la ceinture, de peur qu’il n’en résulte des convulsions ou des crispations de nerfs.

Dans les douleurs des jointures, on y applique une espèce de champignon qui croît sur le bouleau. On l’allume par un bout, et il brûle comme de l’amadou jusqu’à la chair vive,