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où il fait une plaie qui, après avoir rendu du sang, se ferme ou se sèche avec la cendre de cette sorte d’agaric.

Les femmes ont une herbe dont elles se parfument en certaines parties pour irriter, pour assouvir l’amour ou ses désirs. Elles boivent de certaines infusions pour être plus fécondes, d’autres infusions pour ne pas avoir d’enfans. Les peuples sauvages ont donc aussi des malheureux qui craignent de se multiplier !

Un remède infaillible contre la jaunisse est un lavement d’iris sauvage ou de violette de bois. On en pile la racine toute fraîche dans l’eau chaude, et l’on en verse le suc, blanc comme du lait, dans une vessie où est attachée une canule. La manière de prendre ces sortes de remèdes, est de se coucher en avant, la tête baissée, en pressant la vessie sous le ventre. Ces seringues ne ressemblent pas mal à une cornemuse, et l’on pourrait s’y tromper au premier coup d’œil.

Les feuilles d’ulmaire pilées sont bonnes contre les morsures d’un chien ou d’un loup. La décoction de cette plante bouillie avec du poisson soulage du mal aux dents.

Les Kamtchadales n’ont besoin d’aucune espèce de chirurgien, même pour la saignée. Sans lancettes ni ventouses, quand ils veulent soulager une partie malade, ils prennent la peau d’alentour avec des pincettes de bois, la percent avec un outil tranchant de cristal ou de pierre, et laissent couler autant de sang