et s’attache au bouleau. Dix femmes l’aident à l’emporter ; mais le chef de l’yourte les en empêche. Toutes les femmes tirent le bouleau dans l’yourte ; tous les hommes qui sont dehors l’en retirent, et les femmes tombent par terre excepté la fille qui s’était attachée au bouleau la première. Elles restent toutes sans mouvement.
C’est alors que le vieillard vient les désenchanter. Kracheninnikov, de qui l’on a tiré cette description, dit que, dans une de ces fêtes, il vit une des filles obsédées résister plus long-temps que les autres aux paroles mystérieuses du vieillard. Enfin elle reprit ses sens, et, se plaignant d’un grand mal de cœur, elle fit sa confession, et s’accusa d’avoir écorché des chiens avant la fête. Le vieillard lui dit qu’elle aurait dû s’en purifier en jetant dans le feu des nageoires et des ouïes de poissons. Le remords était insensé : l’expiation devait être ridicule.
Les hommes qui reviennent du bois ne rapportent dans les nattes où l’on avait mis des provisions que des coupeaux de bouleau. On en fait de petites idoles en l’honneur des démons qui se sont emparés des femmes. On les range de suite ; on leur présente trois vases de sarana pilée, en mettant une cuiller devant chaque idole. On leur barbouille le visage de baies de myrtille. On leur fait des bonnets d’herbes ; et après avoir mangé les mets auxquels elles n’ont pas touché, on fait de ces idoles trois paquets, et