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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 11.djvu/47

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qu’au commencement du seizième siècle : alors Baber, vaincu par les Ousbeks, alla fonder un empire dans l’Inde ; les Ousbeks s’avancèrent graduellement, et finirent par s’emparer de tout le pays.

Nous avons vu plus haut pourquoi l’on avait appelé ce pays grande Boukharie ; mais nous n’avons rien dit sur l’origine de ce nom. Il vient du mot mongol Boukhar, qui signifie savant. La ville de Bokhara était, à l’époque de la conquête de Gengis-khan, célèbre par la science des docteurs mahométans qui l’habitaient. Sous Tamerlan et plus tard, elle conserva sa renommée à cet égard, de même que d’autres villes du pays, telles que Samarkand, Kekh, Balk, qui étaient le siége des sciences et de l’érudition dans l’Orient. Quiconque dans la haute Asie voulait étudier les langues et les sciences, devait visiter Bokhara, la première des académies. Tout le pays reçut donc, des Mongols grossiers et ignorans qui le conquirent, le nom de pays des savans, et la ville principale fut désignée par la dénomination dont on avait honoré ses habitans. Ce nom s’étendit ensuite à un pays considérable auquel il est douteux que, sous ce rapport, il convienne aucunement.

La Kharismie, que l’on appelle aussi le Khovaresm ou le Kharasm, est située entre la steppe des Kirghis, la mer Caspienne, la Perse, la grande Boukharie, le lac d’Aral et le Turkestan.

Le Kharasm est généralement un pays de plaines, contigu aux steppes de la mer Cas-