quelques-unes qui passeraient pour des beautés dans tous les pays du monde.
Les chevaux de ces Tartares n’ont pas l’encolure brillante ; ils ont la croupe, le poitrail et le ventre mal faits, le cou long et raide, les jambes fort longues, et sont d’une maigreur effrayante ; mais ils ne laissent pas d’être fort légers à la course. Leur entretien coûte peu ; l’herbe la plus grossière leur suffit dans les occasions pressantes.
Ces peuples ont souvent été en guerre avec les Persans, parce que les plaines du Khorasan favorisaient leurs incursions ; mais il ne leur a pas été si facile de pénétrer dans les états du grand-mogol, parce que les hautes montagnes qui les en séparent sont d’un difficile accès pour leur cavalerie.
La grande Boukharie a éprouvé de singulières vicissitudes. Elle fut conquise par les Persans, et ensuite par les Macédoniens. Le gouverneur du pays se rendit indépendant, deux cent cinquante ans avant l’ère chrétienne. Au septième siècle, les Turcs ou Tartares firent la conquête de la grande Boukharie. Un siècle après ils furent vaincus par les Arabes. Les Nieu-tchés, venus du nord-est, et ensuite les Khovaresmiens en 1200, y établirent leur domination ; elle ne fut pas de longue durée. Gengis-khan les chassa. Dsagatay, son troisième fils, eut pour sa part la Boukharie. Elle fut enlevée à ses descendans en 1369, par Tamerlan ; ceux de ce conquérant y régnèrent jus-