relève de la Perse. Il s’était révolté contre le célèbre Chah-Thamas, ou Nadir-Chah, et ayant pris une ville par stratagème, il en avait passé la garnison au fil de l’épée. Indigné de cet attentat, Thamas s’avança bientôt avec une armée considérable ; il arrive près de Mesched, sur les bords du Kara-sou. Tout à coup on vient l’avertir que le khan est à la porte de sa tente. Din-Mehemet (c’était le nom du Tartare) entre à l’instant et se met à genoux devant Thamas. Dans l’étonnement d’une hardiesse si extraordinaire, Thamas mit sa main droite sur l’épaule du khan, et posa sa gauche sur sa poitrine pour sentir si le cœur ne lui battait pas ; mais n’y découvrant aucune émotion, il ne put se défendre d’admirer son intrépidité. Il lui pardonna généreusement ; et, l’ayant traité avec beaucoup de magnificence, il le congédia le lendemain, chargé de riches présens, après lui avoir fait l’honneur de le conduire lui-même à quelque distance du camp.
Les Troukmènes ou Turcomans habitent à l’est de Khiva, entre la mer Caspienne et le lac d’Aral, un pays sablonneux, rocailleux et dépourvu d’eau ; les monts Manghislak qui le traversent au nord ne sont pas très-hauts ; mais ils sont escarpés et coupés de ravins profonds.
Les Troukmènes sont plus basanés, moins grands, mais plus robustes que les autres Tartares. Ce sont des pasteurs grossiers qui n’ont pas renoncé au brigandage. Ils ont de