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nombreux troupeaux de chameaux et de moutons ; la chair de ces derniers est excellente. Ils fabriquent des tissus grossiers avec le poil des chameaux. Ils cultivent un peu de froment, du riz, des melons et des concombres. Ils habitent sous des tentes de feutres ; leurs vêtemens, leurs armes, leurs équipages offrent un mélange des usages tartares et persans. Ils n’ont ni princes, ni noblesse ; ils élisent les plus anciens de chaque tribu pour chefs ; mais ces chefs jouissent de peu d’autorité.

Les Troukmènes ont sur la mer Caspienne les ports de Manghislak et de Balkansk, où les bâtimens de la Russie et de la Perse viennent commercer. Le mouillage est très-sûr dans l’un et dans l’autre, surtout dans le premier. Les Tartares y apportent les productions de tous les pays voisins, et reçoivent celles de l’Europe. La plupart des îles de la baie de Balkan sont occupées par les Troukmènes. Ces îles produisent du riz et du coton ; l’une d’entre elles fournit une grande quantité de naphte ; on les désigne par le nom commun d’îles Ogourtchi, qui est aussi celui de la cote voisine, et qui signifie pays des concombres.

La nation des Troukmènes a le caractère indépendant et belliqueux. Leur langage est le turc. Elle s’est étendue à l’ouest de la mer Caspienne en Turquie et en Perse. Feth-Ali-Chah, souverain de ce royaume, est issu de la tribu des Turcomans nommés les Kadjars.

Les Araliens occupent les côtes orientales