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nous présenta de l’eau-de-vie à la manière russe, et ensuite du thé. On nous prévînt qu’on avait rassemblé à Tobolsk quelques chevaux qui viendraient en course pour disputer les prix. C’est un ancien usage dans toutes les noces tartares de donner le spectacle de ces courses avant de commencer la noce. Or, afin qu’il se trouve toujours des cavaliers et des chevaux pour les courses, il y a des prix proposés, tant de la part du marié que du côté de la mariée, et le plus considérable est adjugé à celui qui atteint le premier but. Le prix donné par le marié était une pièce de kamka rouge, une peau de renard, une pièce de cham vert, une pièce de tschandar (ces deux dernières étoffes sont de coton, et tirées de la Kalmoukie), et une peau rousse de cheval. De la part de la mariée, il y avait une pièce de daréi, étoffe de Boukharie, rayée rouge et blanche, moitié soie et moitié coton ; une peau de loutre, une pièce de kitaïka rouge, et une peau rousse de cheval ; ce qui faisait en tout dix prix destinés pour les dix meilleurs coureurs. Ces prix étaient attachés à de longues perches, et étalés devant la maison des mariés.

» Vers les 11 heures, on vit arriver trois cavaliers. C’étaient de jeunes garçons russes, qui remportèrent les trois premiers prix. Quelque temps après, il en arriva plusieurs autres, qui étaient presque tous de jeunes Tartares où de jeunes Russes. Les prix furent donnés aux dix premiers ; mais nous apprîmes qu’on les