des appointements de sa majesté impériale. Il y a deux secrétaires à la chancellerie de ce gouvernement qui sont perpétuels, quoiqu’on change les gouverneurs. Ces secrétaires, par cette raison, sont fort considérés ; les grands et les petits recherchent leur protection, et ils gouvernent presque despotiquement toute la ville.
» Le gouverneur célèbre toutes les fêtes de la cour : il fait inviter ces jours-là tous ceux qui sont au service de l’impératrice, et même tous les négocians de la ville. Tout ce qu’il y avait à Tobolsk de personnes destinées pour le voyage de Kamtschatka reçut de pareilles invitations. Nous étions toujours placés à la même table avec l’archevêque, les archimandrites, quelques autres ecclésiastiques d’un ordre inférieur, et les officiers de la garnison. Le dîner était servi à la manière russe ; on y buvait beaucoup de vin du Rhin et de vin muscat. Ordinairement après le dîner, hors le temps du carême, on dansait jusqu’à sept ou huit heures du soir ; d’autres fumaient, jouaient au trictrac, ou s’amusaient à d’autres jeux.
» Ces repas, quelque multipliés qu’ils soient, ne sont rien moins que ruineux, car aucun des négocians ne quitte la table sans laisser un demi-rouble ou un rouble, et c’est à qui fera mieux les choses.
» Les Tartares établis dans cette ville descendent en partie de ceux qui l’habitaient avant la conquête de la Sibérie, et en partie des Boukhariens, qui s’y sont introduits peu à peu avec