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tour tout ce qui s’est passé dans l’île durant l’absence de l’étranger. On se réjouit ou l’on s’afflige tour à tour, selon la nature des récits. Enfin, on mange, on danse, on chante : telles sont les mœurs des Kouriles.

Comme le Kamtchatka n’est important pour les Russes que par la communication qu’il peut leur ouvrir avec les deux grandes sources du commerce et des richesses, il était naturel qu’après avoir trouvé la route qui les mène au Japon et aux Indes, ils en cherchassent une vers l’Amérique. La presqu’île du Kamtchatka, à peu près également éloignée de ces deux régions, leur a facilité l’approche du continent de l’Amérique.

Steller soupçonne que les deux continens se joignaient autrefois. La figure des côtes de l’un et de l’autre, dans les hautes latitudes ; le grand nombre de caps qui s’avancent des deux côtés dans une longueur de trente à soixante verstes ; la multitude et la situation des îles qui se trouvent entre ces deux terres, tout le porte à présumer que l’Ancien et le Nouveau-Monde ont été séparés avec violence par cet élément qui change perpétuellement la face du globe terrestre.

« Les îles, dit-il, qui s’étendent depuis le Kamtchatka jusqu’à l’Amérique, entre le 51e. et le 54e. degré de latitude, forment une chaîne aussi suivie que les îles Kouriles. »

Enfin il y a des ressemblances frappantes entre les Kamtchadales et leurs voisins de l’A-