Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 13.djvu/102

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Vélasquez, par lesquelles il était ordonné à Barba de l’arrêter et de l’envoyer prisonnier à la capitale. Elles portaient ordre à Diègue d’Ordaz et à Jean Vélasquez de Léon de prêter main-forte à Barba. Les plaintes du gouverneur de Cuba contre Verdugo faisaient comprendre qu’il ne recevrait aucune excuse dans l’affaire du monde qui l’intéressait le plus. Cortez en fut averti, et cette obstination lui causa de l’inquiétude : ce fut alors qu’il prit la résolution de rompre ouvertement avec Vélasquez. Il trouva des prétextes pour éloigner Diègue d’Ordaz avant la publication de ces ordres, parce qu’il n’ignorait pas que la proposition de nommer un commandant dans son absence était venue de lui. Ensuite, ayant mis dans ses intérêts Vélasquez de Léon, qu’il connaissait plus facile à persuader, il ne craignit pas de se montrer à ses troupes, et de leur déclarer lui-même la nouvelle persécution dont il était menacé. Leur ardeur fut égale à lui promettre une fidélité sans réserve : la noblesse se contint dans les bornes d’un attachement fondé sur l’estime et la reconnaissance ; mais la chaleur des soldats fut poussée jusqu’aux cris et aux menaces. Barba, que ce mouvement tumultueux semblait regarder, se hâta de paraître pour jurer qu’il n’avait pas dessein d’exécuter l’ordre du gouverneur, et qu’il en reconnaissait l’injustice ; ensuite, pour ne laisser aucun doute à ses intentions, il renvoya publiquement Garnica avec une lettre