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par laquelle il marquait au gouverneur qu’il n’était pas temps d’ôter à Cortez le pouvoir qu’il lui avait confié, et que les troupes n’étaient pas disposées à souffrir le changement. Il ajoutait, en forme de conseil, que le seul parti qu’il eût à prendre, était de retenir le capitaine général par la voie de la confiance, en ajoutant de nouvelles grâces aux premières, et qu’il valait mieux espérer de sa reconnaissance ce qu’il ne pouvait obtenir par la force.

Après de telles assurances de l’affection de son armée, Cortez ne vit plus d’obstacles à redouter. En vain le bruit courut que Vélasquez devait arriver lui-même à la Havane : il aurait beaucoup hasardé, suivant les historiens. Les guerriers de la flotte n’étaient pas encore revenus de leur chagrin, et Solis décide hardiment qu’ils avaient pour eux la force et la raison. Ils pressèrent eux-mêmes le départ ; la flotte se trouva composée de dix navires et d’un brigantin. Cortez divisa toutes ses troupes en onze compagnies, et les mit sous les ordres d’autant de capitaines, qui devaient commander ces onze vaisseaux, avec une égale autorité sur mer et sur terre. Il prit le commandement de la première compagnie. Les autres capitaines furent Vélasquez de Léon, Porto Carrero ; Montejo, Olid, Escalante, Alvarado, Morla, Sancedo, Avila et Ginez de Portez, qui montait le brigantin. Orosco, qui avait servi avec beaucoup de réputation dans les guerres d’Italie, fut chargé de la