Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 13.djvu/224

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accorda un pardon général, qui fut publié avec beaucoup d’appareil. Il faut convenir qu’après cet horrible carnage, le mot de pardon était une cruelle ironie.

Le jour suivant, on vit arriver Xicotencatl à la tête de vingt mille hommes, que la république de Tlascala envoyait au secours des Espagnols sur le premier avis qu’elle avait reçu de la conspiration. Cortez les remercia beaucoup : mais, après leur avoir appris que leur secours ne lui était plus nécessaire pour la réduction de Cholula, il leur fit comprendre que, son dessein étant de prendre bientôt le chemin du Mexique, il ne voulait pas réveiller la jalousie de Montézuma, ni l’obliger de prendre les armes en introduisant dans ses provinces une si grande armée. Les Tlascalans ne firent pas difficulté de se retirer, et lui promirent seulement de se tenir prêts à marcher au premier ordre. Avant leur départ, il entreprit d’établir une amitié sincère entre eux et les Cholulans. Cette proposition trouva d’abord beaucoup de difficultés ; mais elles furent levées en peu de jours, et l’alliance fut jurée entre les deux peuples avec toutes les cérémonies qui pouvaient la rendre constante. La politique de Cortez ouvrait par ce traité un chemin libre aux Tlascalans pour lui conduire toutes sortes de secours, et lui assurait un passage pour sa retraite, si le succès de son voyage ne répondait pas à ses espérances.

Il avait marqué le jour de son départ, lors-