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chaise, dont le principal ornement était une multitude de plumes fort bien assorties. C’était un jeune homme d’environ vingt-cinq ans, et d’une figure agréable. Aussitôt qu’il fut descendu, quelques gens de sa suite s’empressèrent de nettoyer devant lui le terrain sur lequel il devait marcher. Cortez le reçut à la porte de son logement avec toute la pompe dont il avait soin de s’environner. Après les premières civilités, le prince témoigna la satisfaction qu’il ressentait de voir un homme si célèbre ; mais, revenant aux difficultés qui ne permettaient pas de recevoir les Espagnols dans la capitale de l’empire, il feignit que la disette avait été fort grande cette année, et que les habitans ne verraient pas volontiers une armée étrangère dans le sein de leur ville lorsqu’ils manquaient eux-mêmes de ce qui était nécessaire à leur subsistance, Cortez répéta ce qu’il avait dit plusieurs fois de la grandeur de son maître, et des importantes raisons qui lui faisaient désirer de voir l’empereur du Mexique. À l’égard de la stérilité du pays, il assura que les Espagnols, accoutumés à la fatigue, et supérieurs aux infirmités communes, n’avaient pas besoin de beaucoup d’alimens pour conserver leurs forces. Le prince mexicain, n’ayant rien à répliquer, accepta quelques présens que Cortez lui fit offrir, et prit le parti d’accompagner l’armée jusqu’à Tezcuco.

Cette ville était alors une des plus grandes