Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 13.djvu/230

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de l’Empire ; elle le disputait à la capitale même, sur laquelle on lui donnait d’ailleurs l’avantage de l’ancienneté. Ses maisons s’étendaient sur les bords du grand lac, dans une belle situation, à l’entrée de la chaussée principale qui conduisait à Mexico. Cortez passa sur la chaussée sans s’arrêter à Tezcuco, pour se rendre le soir à Istacpalapa, d’où il se proposait de faire le jour suivant son entrée dans Mexico. La chaussée, qui avait dans ce lieu environ vingt pieds de largeur, était composée de pierres liées avec de la chaux, et bordées par intervalles de quelques ouvrages. On avait des deux côtés la vue d’une grande partie du lac, sur lequel on découvrait plusieurs autres chaussées qui se croisaient diversement, et quantité de bourgades embellies de tours, d’arbres et de jardins qui paraissaient nager dans l’eau et comme hors de leur élément. Les Espagnols arrivèrent, entre Tezcuco et Istacpalapa, dans un bourg d’environ deux mille maisons, nommé Quittavaca, auquel ils donnèrent alors le nom de Vénézuéla, ou petite Venise, parce qu’il était réellement bâti dans l’eau. Le cacique, étant venu au-devant d’eux, les pressa si vivement de passer la nuit dans son domaine, que Cortez, augurant bien de ces témoignages d’affection, lui accorda ce qu’il désirait. Il trouva des logemens commodes pour toute son armée ; et les habitans, dont la politesse semblait annoncer le voisinage de la cour, lui fournirent des provisions en abondance. Il ne