Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 13.djvu/289

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après avoir recommandé à ses gens de le recevoir avec beaucoup de gaîté et de confiance. Il le rendit témoin des faveurs dont Montézuma l’honorait, et de la vénération que les princes mexicains avaient pour lui. Parmi toutes ces caresses, il lui répétait sans affectation qu’il se félicitait de l’arrivée de Narvaëz, parce qu’ayant toujours été de ses amis, il s’en promettait tous les fruits d’un heureuse intelligence. Enfin, l’ayant comblé de présens, lui et ses compagnons, ils partirent quatre jours après, également touchés de ses raisons et de ses bienfaits.

Guevara trouva Narvaëz établi dans Zampoala, où le cacique l’avait reçu comme l’ami de ses alliés, qui venait à leur secours, et dont il attendait les mêmes témoignages de confiance et d’affection ; mais il reconnut bientôt dans ces nouveaux hôtes un air de fierté qui se déclara d’abord par la violence qu’on lui fit pour enlever de sa maison tout ce que Cortez y avait laissé. Guevara, aussi rempli de la grandeur et de l’opulence de Mexico que de l’accueil doux et généreux qu’il avait reçu, vint dans le même temps raconter ses aventures ; et, s’étant expliqué avec force sur la nécessité de ne donner aucune marque de division, il ne balança point à conclure par des propositions d’accommodement. Ce langage déplut si fort à Narvaëz, qu’après l’avoir brusquement interrompu, et lui avoir dit de retourner à Mexico, si les artifices de Cortez l’avaient séduit, il le chassa de sa présence avec indignité. Dans son