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Castille d’or par ce fleuve. Balboa, après l’avoir adroitement engagé dans cette fausse démarche, eut soin de faire observer à ses partisans que la colonie n’était plus dans le gouvernement d’Ojéda, et que, par conséquent, Enciso, qui tenait son autorité de ce gouverneur, n’avait plus de droit au commandement. Ces insinuations avaient déjà remué les esprits, lorsque Enciso commit une autre faute en défendant la traite de l’or aux particuliers, sous peine de mort. On le soupçonna de vouloir profiter seul d’un si riche commerce, et l’indignation porta tout le monde à lui déclarer que, n’étant plus dans la Nouvelle-Andalousie, on ne reconnaissait plus sa juridiction. Les mécontens formèrent ensuite une nouvelle sorte d’administration, dont la principale autorité fut confiée à Balboa, avec deux autres officiers, qui furent Jean Sarmudio et François Valdivia. Cependant, comme ce changement ne fut pas universellement approuvé, il se forma trois partis, dont la division faillit de ruiner la colonie dans sa naissance. Les uns redemandaient Enciso, du moins jusqu’à ce que la cour leur donnât un gouverneur. D’autres voulaient qu’on fît appeler Nicuessa, et qu’on reconnût ses ordres, parce qu’on était dans son gouvernement. Enfin les amis de Balboa soutenaient leur élection, et ne croyaient digne de leur commander que celui dont ils faisaient profession de tenir la vie.

Pendant que la discorde augmentait de jour