pour le satisfaire. Bientôt Cortez essuya quelques traits de la même vivacité. Chechimical se hâta de lui faire demander audience, et lui dit « qu’étant né pour la guerre, il craignait de languir dans l’oisiveté, surtout après avoir passé cinq jours entiers sans une seule occasion de tirer l’épée ; qu’il brûlait de voir les ennemis, et qu’il suppliait le général de donner sur-le-champ quelque exercice à sa valeur. » Cet emportement fit craindre à Cortez de ne pas trouver dans le chef des nouveaux Tlascalans autant de soumission que de courage, et la suite des événemens justifia cette crainte.
On s’attacha aussitôt à la construction des brigantins ; mais le général, apprenant qu’il ne fallait pas moins de vingt jours pour les rendre capables de service, résolut d’employer cet intervalle à visiter le pays qui bordait le lac, dans la vue de choisir ses postes et de commencer le ravage sur les terres de l’empire. Iatolcan, Ténayuca, Cobatillan, Escapuzalco, furent les premières villes qu’il reconnut, et dans lesquelles il répandit la terreur. Quelques-unes furent pillées et brûlées. La fuite sauva le plus grand nombre de leurs habitans ; mais, ayant tenté de se rassembler avec les troupes qui avaient toujours suivi les Espagnols, ils furent battus plusieurs fois, et poussés jusqu’à Tacuba, où Cortez prit poste et passa cinq jours à la vue de cette ville. Elle le disputait à Tezcuco pour la grandeur et pour le nombre des habitans. Son assiette, qui occupait l’ex-