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la province de Chalco, pour ramener ce pays à l’obéissance, et pour exécuter le dessein qu’il conservait toujours de fermer la communication des Espagnols avec Tlascala et Vera-Cruz. Cette entreprise était d’une importance qui forçait Cortez de secourir ses alliés, parce qu’il ne pouvait espérer que de leur fidélité la conservation du passage. D’ailleurs les brigantins n’étant point achevés, il eut le temps d’envoyer Sandoval avec la moitié de ses forces pour faire tête aux troupes impériales. Deux ou trois victoires rendirent la paix aux provinces menacées ; et tandis que Sandoval pressait cette expédition, Cortez ne cessa point de ravager les terres de l’empire. Il y courut des dangers qui menacèrent plusieurs fois sa vie et sa liberté, surtout à l’attaque de Suchimilco, place considérable dont il avait entrepris de se saisir, et qu’il fut obligé d’abandonner avec la douloureuse perte de dix ou douze Espagnols.

Mais sa constance fut mise à des épreuves beaucoup plus sensibles. En arrivant à Tezcuco, un de ses plus anciens soldats vint lui demander une audience secrète, et lui apprit que, pendant son absence, il s’était formé un complot contre sa vie et contre celle de tous ses amis particuliers. L’auteur du crime était un simple soldat, sans aucune considération, puisque son nom paraît pour la première fois dans l’histoire avec son crime : il se nommait Antoine de Villafagna. Sa première vue n’a-