vait été que de se dégager du siége de Mexico, qu’il regardait comme une entreprise désespérée. Il avait inspiré ses sentimens à quelques-uns de ses compagnons, en leur représentant qu’ils n’étaient pas obligés de se perdre pour suivre les emportemens d’un téméraire. Il leur avait proposé de retourner à Cuba ; et c’était pour délibérer sur ce dessein qu’ils avaient commencé à s’assembler ; mais, quoiqu’ils eussent vu peu de difficulté à quitter le camp, et même à traverser la province de Tlascala, ils avaient appréhendé d’en trouver beaucoup plus jusqu’à Vera-Cruz ; sans compter qu’y arrivant sans ordre, ou du moins sans un congé de Cortez, ils ne pouvaient espérer de n’y être pas arrêtés. Ils ne sentirent pas moins qu’il leur serait impossible d’enlever un navire aux yeux de la colonie. Enfin Villafagna, dont le logement servait aux assemblées, proposa, comme l’expédient le plus sûr, de tuer Cortez et ses principaux partisans pour élire un autre général, qu’il serait plus aisé de dégoûter de l’entreprise du siége, et sous lequel, obtenant la liberté de se retirer sans se noircir de la tache de déserteurs, ils feraient valoir au gouverneur de Cuba le service qu’ils lui auraient rendu, avec l’espérance même d’en être récompensés à la cour d’Espagne. Cet avis fut généralement approuvé. On dressa d’abord un acte par lequel tous les conjurés s’engagèrent à seconder leur chef dans l’exécution de son crime, et qu’ils signèrent tous de leur
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