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des malheureux qui se précipitaient les uns sur les autres, et qui se renversaient mutuellement par leur fuite. Il en périt un fort grand nombre ; et les débris de leur flotte furent poursuivis à coups de canon et d’arquebuse jusqu’à l’entrée de Mexico.

Une victoire de cette importance rendit les Espagnols maîtres de la navigation de tout le lac. Cortez retourna le soir à Tezcuco pour y faire passer la nuit aux vainqueurs ; et le lendemain, à la pointe du jour, il tourna ses voiles vers Iztacpalapa ; mais dans cette route il rencontra un corps de canots qui ramaient avec beaucoup de vitesse du côté de Cuyoacan. Ses alarmes pour Olid l’ayant fait voler à son secours, il le trouva sur la digue, réduit à combattre de front contre les Mexicains qui la défendaient, et des deux côtés contre les canots qui venaient d’arriver. La nécessité semblait avoir appris aux Mexicains à défendre leurs chaussées : ils avaient levé les ponts jusqu’à la ville, surtout dans les lieux où les courans du grand lac perdaient leur force en passant dans l’autre. Ils tenaient des planches et des claies prêtes pour s’en servir à traverser ces vides ; et derrière ils avaient élevé des tranchées pour défendre les approches. Ces fortifications étant les mêmes, sur les trois chaussées, les Espagnols avaient pris des mesures pour détruire un ouvrage qui n’avait rien de redoutable que sa situation. Les arquebuses et les arbalètes faisaient disparaître