ceux qui se montraient sur la tranchée pendant qu’on faisait passer de main en main des fascines pour combler le fossé ; après quoi l’on faisait avancer une pièce d’artillerie qui ouvrait le passage, et les débris d’une fortification servaient à remplir le fossé de l’autre. Olid s’était saisi de la première lorsque les canots mexicains étaient arrivés, et cette attaque imprévue commençait à lui causer de l’embarras : mais à peine eurent-ils découvert les brigantins, qu’ils prirent la fuite. Cortez, excité par les progrès du travail, le fit pousser jusqu’au jour suivant, et Olid se trouva le matin au dernier pont qui donnait un passage dans Mexico.
On le trouva fortifié de remparts, plus hauts et plus épais que tous ceux qu’on avait renversés. Les rues, qu’on découvrait facilement, étaient coupées d’un grand nombre de tranchées, et gardées par tant de troupes, qu’il y avait peu de prudence à risquer l’attaque ; mais Cortez, se voyant engagé sans l’avoir prévu, jugea son honneur intéressé à ne pas se retirer sans quelque action d’éclat. Non-seulement il fit une décharge de toute son artillerie, dont le ravage fut terrible dans la foule des habitans qui s’étaient rassemblés de toutes parts, mais en même temps Olid, ayant rompu les fortifications et comblé le fossé, chargea ceux qui les défendaient, et gagna bientôt assez de terrain avec son avant-garde pour donner le temps aux alliés qu’il avait à sa