la capitale les vivres dont elle commençait à manquer. Cet ordre fut exécuté aussitôt à la vue des brigantins, qui escortèrent Sandoval jusqu’au nouveau poste, où il se logea sans résistance.
Le général fit voguer alors vers Tacuba. Pierre Alvarado, qui était chargé de cette attaque, l’avait poussée avec divers succès, en détruisant des remparts, en comblant des fossés, en s’avançant quelquefois jusqu’à mettre le feu aux premières maisons de Mexico ; mais il y avait perdu plusieurs Espagnols, et ces avantages ne compensaient point cette perte. Le chagrin que Cortez ressentit lui fit juger que toutes les mesures dans lesquelles il s’était renfermé jusqu’alors répondaient mal à son projet, et qu’un siége qui se réduisait à des attaques et des retraites exposait inutilement ses soldats et sa réputation. Ces tranchées que les Mexicains relevaient sans cesse, et la persécution continuelle de leurs canots, lui parurent deux obstacles qui demandaient une nouvelle méthode. Il prit le parti de suspendre toutes les attaques pour se donner le temps de rassembler ou de faire construire lui-même une flotte de canots avec laquelle il pût se rendre maître de toutes les parties du lac : ses alliés, reçurent ordre de lui envoyer tous les canots qu’ils avaient en réserve, pendant que de son côté il en fit bâtir un grand nombre à Tezcuco ; et dans l’espace de quelques jours il en forma un nombre redoutable qu’il remplit