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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 14.djvu/32

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par les canots des ennemis, qui étaient devenus maîtres de la partie basse, et qui ne cessaient pas leurs attaques, il avait entrepris le même jour de s’établir dans quelques édifice, d’où son artillerie pouvait les écarter. Il avait passé le canal à l’aide de plusieurs fascines ; et depuis quelques heures il s’était logé dans ce poste avec une partie de ses Espagnols. À peine y était-il entré, qu’une multitude de canots, qui se tenaient en embuscade, s’étaient avancés autour de lui ; et, jetant à l’eau des plongeurs qui avaient écarté des fascines, non-seulement ils avaient coupé le passage au reste de sa troupe, mais ils le tenaient lui-même assiégé de toute part et dans l’impossibilité de faire sa retraite. Son embarras ne pouvait être plus pressant, lorsque Cortez, arrivant à pleines voiles, découvrit cette foule de canots qui occupaient tous les canaux de la basse ville. Il fit jouer son artillerie avec tant de succès, qu’il ne fut pas long-temps à les dissiper : on fit un butin considérable dans la partie de la ville qu’ils avaient occupée. Mais la vue d’une retraite si favorable aux canots persuada Cortez que, sans la ruiner entièrement, il serait impossible de tirer le moindre avantage de cette chaussée ; et tous les délais étant dangereux pour les autres attaques, il prit la résolution d’abandonner ce poste, et de faire passer Sandoval avec ses troupes à celui de Tepeaquilla, où la digue était moins large et moins commode, mais plus utile au dessein de couper à