lieux où ils s’étaient arrêtés ; et, reconnaissant enfin leur illusion, ils revinrent à l’armée avec ce renouvellement de hardiesse et de confiance qui succède ordinairement à la crainte. Don Fernand, cacique de Tezcuco, avait envoyé aux troupes de sa nation le prince son frère, qui les ramena le huitième jour, avec de nouvelles levées qu’il trouva prêtes à le suivre. Les Tlascalans, retenus par la crainte de leur sénat autant que par les représentations de Cortez, ne s’étaient pas beaucoup éloignés ; mais la honte était capable de retarder leur retour, lorsqu’ils virent arriver un nouveau secours que leur république envoyait à Cortez : ils s’unirent à ce corps pour venir reprendre leur quartier ; et le général, feignant de confondre les fugitifs avec ceux dont il devait louer le zèle, affecta de leur faire le même accueil.
Ces recrues, qui augmentaient considérablement les forces des Espagnols, et la faiblesse de l’empereur qui se trahissait de toutes parts, portèrent quelques nations neutres à se déclarer en faveur de Cortez. La plus considérable fut celle des Otomies, montagnards féroces, qui conservaient leur liberté dans des retraites inaccessibles, dont la stérilité et la misère n’avaient jamais tenté les Mexicains d’en entreprendre la conquête. Ils avaient toujours été rebelles à l’empire, sans autre motif que leur aversion pour le faste et la mollesse. On ne nous apprend point quel nombre de troupes ils amenèrent aux Espagnols ;