de leurs capitaines sortirent de l’enceinte, et vinrent défier les plus braves Espagnols. Leurs instances duraient peu, et la plupart se hâtaient de repasser le fossé lorsqu’on se disposait à leur répondre ; mais ils se retiraient aussi contens de leur bravade qu’ils l’auraient été de la victoire.
Dans cet intervalle, le conseil de l’empereur n’avait pas cessé de délibérer sur les propositions de Cortez, et la plupart des caciques n’avaient que du penchant pour la paix. Elle n’avait trouvé d’opposition que de la part des sacrificateurs, qui croyaient leur ruine attachée à l’alliance des Espagnols. L’adresse avec laquelle ils surent mêler les promesses et les menaces de leurs dieux fit prévaloir encore le parti de la guerre ; et l’empereur déclara que son respect pour la religion l’obligeait de se rendre à leurs avis ; mais, avant de rompre la trève, il ordonna qu’une partie de la noblesse, avec tous les canots qu’il avait autour de lui, se rendît dans une espèce de port que le lac formait derrière son palais. C’était une ressource qu’il ménageait pour sa retraite, si la fortune l’abandonnait dans ses derniers efforts. Cet ordre fut exécuté avec tant de bruit et de confusion, que les capitaines des brigantins s’aperçurent aussitôt du mouvement qui se faisait sur la digue. Ils en informèrent le général, qui pénétra facilement l’objet de ces nouvelles mesures. Il dépêcha sur-le-champ Sandoval avec la qualité de capitaine général des