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brigantins, et la commission expresse d’assiéger le port avant la fin du jour ; ensuite, ayant disposé les troupes au combat, il s’approcha des fortifications pour hâter la conclusion de la paix par les menaces d’une sanglante guerre.

Les Mexicains avaient déjà reçu l’ordre de se mettre en défense, et leurs cris annoncèrent la rupture du traité. Ils se préparèrent au combat avec beaucoup de résolution ; mais les premiers coups de canon leur ayant fait connaître la faiblesse de leurs remparts, ils ne virent plus que le péril dont ils étaient menacés. On ne fut pas long-temps sans voir paraître quelques drapeaux blancs, et sans entendre répéter en espagnol le nom de paix, qu’ils avaient appris à prononcer. Cortez leur fit déclarer par ses interprètes qu’il était temps encore de prévenir l’effusion du sang, et qu’il écouterait volontiers leurs propositions. Après cette assurance, quatre ministres de l’empereur se présentèrent sur le bord du fossé en habits qui répondaient à l’objet de leur mission. Ils saluèrent les Espagnols avec de profondes humiliations ; et, s’adressant au général, qui s’avança sur le bord opposé, ils lui dirent que le puissant Guatimozin, leur empereur, sensible aux misères de son peuple, les avait nommés pour traiter de bonne foi ; qu’il souhaitait la fin de la guerre, également funeste aux deux partis, et qu’il n’attendait que les explications du général espagnol pour lui envoyer les sien-