étaient petites et couvertes d’une espèce de jalousies si serrées, qu’elles laissaient à peine quelque passage à la lumière. Il demeurait dans cette affreuse retraite aussi long-temps que ses regrets lui faisaient perdre le goût du plaisir.
Toutes les autres maisons impériales étaient accompagnées de jardins bien cultivés. Les fruits et les légumes en étaient bannis, par la seule raison qu’il s’en vendait au marché, et que, suivant les principes de la nation, un prince ne devait pas chercher du plaisir dans ce qui faisait un objet de lucre pour ses sujets ; mais on y voyait les plus belles fleurs d’un heureux climat, disposées en compartimens jusque dans les cabinets, et toutes les herbes médicinales que le Mexique produit avec autant de variété que d’abondance. Montézuma se faisait honneur de laisser prendre dans ses jardins tous les simples dont les malades de Mexico avaient besoin, et dont les médecins du pays composaient leurs remèdes. Tous ces jardins et toutes ces maisons avaient plusieurs fontaines d’eau douce, qui venaient des deux grands aquéducs par des conduits particuliers.
Les maisons de la noblesse devaient être en fort grand nombre, puisque l’empire n’avait pas moins de trois mille caciques ou seigneurs de villes, qui étaient obligés devenir passer une partie de l’année dans la capitale, sans compter la noblesse inférieure et les officiers du palais. Elles étaient bâties de pierre, vastes, environ-