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poser à tout ce qui blesse les lois et le bien public : mais ces officiers, qui ont un intérêt continuel à ménager leur chef, n’usent de leur autorité que pour juger avec lui les causes civiles et criminelles.

La province de Mexico contient plusieurs autres villes, dont la plupart ont conservé les noms qu’elles portaient avant la conquête, surtout celles qui environnent le lac ; mais, loin d’être aujourd’hui plus riches et plus peuplées, l’incroyable diminution des Américains, par les travaux excessifs auxquels ils ont été forcés, en a fait autant de solitudes, et le plus grand nombre ne peut passer que pour de médiocres bourgades dont les habitans suffisent à peine à la culture des terres voisines. Tezcuco, qu’on a représenté si grand et si florissant, ne contient pas plus de cent Espagnols et de trois cents Mexicains, dont les richesses viennent uniquement des fruits et des légumes qu’ils envoient chaque jour à Mexico. Tacuba n’est plus aussi qu’un bourg agréable. La Piedad en est un autre que les Espagnols ont bâti assez régulièrement au bout de la nouvelle chaussée de ce nom, et qui s’est accru par la dévotion des Mexicains pour une célèbre image de la Vierge, à laquelle ils ne cessent point de porter de riches présens. Tolico est un bourg situé vers le midi, où il se fait un riche commerce de jambons et de porc salé. Ezcapuzalco, célèbre encore par le palais de son ancien cacique, n’est qu’un village, et ne serait rien