mois de septembre, les vents y soufflent entre le nord-est et le sud-est ; mais, depuis septembre jusqu’au mois de mars, c’est le vent du nord qui règne et qui produit d’affreux orages, surtout aux mois de novembre, de décembre et de janvier. Cependant il y a des intervalles de beau temps, sans quoi l’on n’oserait entreprendre de naviguer dans cette mer ; les marées mêmes et les courans y ont peu de régularité.
Le port de Vera-Cruz ne petit contenir aisément plus de trente ou trente-cinq vaisseaux : on y entre par deux canaux, l’un au nord, l’autre au sud. Outre l’île de Saint-Jean-d’Ulua, il en renferme trois ou quatre petites que les Espagnols nomment Cayos, les Français Cayes, les Anglais Keys ou Clefs. La ville est située dans une plaine sablonneuse et stérile, environnée de montagnes au-delà desquelles on trouve des bois et des prairies pleines de bestiaux. Du côté du sud sont de grands marais qui contribuent beaucoup à rendre l’air malsain. Le vent du nord poussé, comme à Villa-Rica, tant de sable du bord de la mer, que les murs de la ville en sont presque entièrement couverts. Les églises sont ornées d’argenterie, et les maisons de porcelaine et de meubles de la Chine. Il y a peu de noblesse à Vera-Cruz ; mais les négocians y sont si riches, qu’il y a peu de villes aussi opulentes dans l’univers. Le nombre des Espagnols ne passe pas trois mille, la plupart mulâtres, quoiqu’ils affectent