ridionale, est à fort bas prix à Quito, et serait beaucoup meilleur si les Péruviennes qui exercent le métier de boulangères savaient le pétrir. Ce qui manque à Quito, ce sont les légumes verts : on y supplée par des racines et des légumes secs. Les fruits qui demandent un climat chaud croissent partout dans la plus grande abondance, tels que les oranges douces et amères, les citrons et les petits limons, les limes douces et aigres, les cédrats et les toronjes. Les arbres ne cessent jamais d’être revêtus de fruits, de feuilles et de fleurs. L’usage des habitans de Quito est de couvrir leurs tables de ces diverses espèces de productions : ce sont les premiers plats qu’on y voit servir, et les derniers qui disparaissent. Ils servent non-seulement à flatter la vue, mais à piquer le goût, parce qu’on emploie le jus des fruits à relever la plupart des autres mets.
Outre la viande de boucherie, le gibier serait abondant à Quito si les habitans avaient plus d’inclination pour la chasse. Ils ne laissent pas de tirer des montagnes beaucoup de lapins et de tourterelles. Les perdrix y sont en petit nombre, et ressemblent peu à celles d’Europe, car elles ne sont pas plus grosses que nos cailles. On mange beaucoup de fromage à Quito. Le débit annuel s’en élève de soixante-dix à quatre-vingt mille écus. Le beurre de vache y est aussi fort bon, et l’on en fait un grand usage. Mais, de même que dans les autres colonies espagnoles, l’on y aime prodigieusement