de San-Iago de la Gloria. C’est à la distance d’environ cent toises à l’est de ce fort, que la ville commence : une pointe de terre qui s’avance dans le port contenait autrefois un petit fort nommé St-Jérome, à six toises des maisons : tous ces ouvrages furent démolis, en 1740, par l’amiral Vernon, qui les trouva également dépourvus de défenseurs et d’artillerie. Le mouillage des gros vaisseaux est au nord-ouest du fort de la Gloria, c’est-à-dire presqu’au milieu du port.
Entre les montagnes qui entourent Porto-Bello, on en distingue une fort haute qui sert comme de baromètre à la ville ; elle donne d’un côté sur le chemin qui conduit à Panama, et de l’autre sur le port. On la voit presque toujours couverte de nuages sombres et épais, qu’on appelle Capello ou Bonnet de la Montagne, d’où lui est venu apparemment par corruption le nom de Capiro. Si ces nuages se condensent et s’épaississent, ils baissent de leur hauteur ordinaire, et c’est un signe d’orage ; au contraire, s’ils s’élèvent et s’éclaircissent, ils annoncent le beau temps. Ces changemens se succèdent avec tant de promptitude, qu’on découvre rarement le sommet de la montagne, dont l’état ordinaire est une profonde obscurité.
L’air de Porto-Bello est d’une malignité qui ne se fait pas moins sentir aux anciens habitans de la ville qu’aux étrangers ; il produit des maladies mortelles ou capables d’affaiblir les meilleurs tempéramens. On était persuadé autrefois qu’il était fort dangereux pour l’accou-