de ces vases est celle d’une cruche sans pied, ronde, avec une anse au milieu ; d’un côté est l’ouverture pour le passage de la liqueur, et de l’autre une tête fort naturellement figurée.
Leur habileté à travailler les émeraudes cause de l’étonnement. Ils tiraient particulièrement ces pierres de la côte de Manta, et d’un canton du gouvernement d’Atacamès, nommé Quaques. On n’en a pu retrouver les mines ; mais les tombeaux de Manta et d’Atacamès fournissent encore des émeraudes à ceux qui les découvrent. Elles l’emportent beaucoup, pour la dureté et la beauté, sur celles qu’on tire de la juridiction de Santa-Fé. Ce qui étonne, c’est de les voir taillées, les unes en figures sphériques, les autres en cylindres, et d’autres en cônes. On ne comprend point qu’un peuple qui n’avait aucune connaissance de l’acier ni du fer ait pu donner cette forme à des pierres si dures, et les percer avec une délicatesse que nos ouvriers prendraient pour modèle.
Les édifices anciennement bâtis par les Péruviens, soit pour leur culte, soit pour loger leurs souverains, et pour servir de barrière à leur empire, font un autre sujet d’admiration. On a déjà vu qu’ils étaient magnifiques à Cusco, dans la vallée de Pachacamac, à Tumibamba, à Guamanga, et dans quelques autres lieux que les premiers voyageurs ont vantés sans nous en laisser la description. Ulloa donne celle de quelques restes de ces monuments qu’il a visités.