ques-uns l’attribuèrent à l’allongement de la verge du balancier, causé par la chaleur du climat : mais cet effet n’était pas nouveau, et l’on était sûr que la différence ne pouvait aller à la proportion que Richer avait observée. Il fallut chercher d’autres raisons, et conclure nécessairement que la différence ne pouvait venir que d’une moindre pesanteur à Cayenne. On conçut alors que tous les corps pesaient moins vers l’équateur que vers les pôles ; car, dans les principes de la statique, la durée des vibrations dépend de la longueur et de la pesanteur du corps qui les fait.
La découverte de Richer fut confirmée par une expérience toute semblable de Halley, dans l’île de sainte-Hélène ; par celle de Varin, des Haies et Glos, aux îles de Gorée, de la Guadeloupe et de la Martinique ; de Couplet à Lisbonne et au Para ; du P. Feuillée à Porto-Bello et à la Martinique, et par quantité d’autres dont le résultat ne pouvait être attribué à la seule différence des climats. Comme il ne pouvait rester aucun doute que les corps ne pesassent plus vers les pôles que sous l’équateur, Huyghens et Newton commencèrent par nier que la terre fût parfaitement sphérique ; ensuite ils expliquèrent ce phénomène par la force centrifuge des corps mus en rond. Tout corps, disaient-ils, dont le mouvement est circulaire, fait un effort continuel pour fuir et s’éloigner du centre autour duquel il se meut. Ce principe, en faveur duquel la raison s’accorde avec