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par le bas ; et ces ouvertures, comme celle du cou, sont garnies de magnifiques dentelles. Elles portent des ceintures au-dessus des hanches, et cinq ou six chapelets de différente espèce, régulièrement pendus au cou, les uns de perles, d’autres de corail mêlé de grains d’or ; et par-dessus elles ont deux ou trois chaînes d’or, d’où pendent des reliquaires. Leurs poignets sont ornés de bracelets d’or ou de tombac, au-dessus desquels elles ont un autre bracelet de perles, ou de corail, ou de jais. Leur jupon, qui prend à la ceinture, ne leur descend que jusqu’aux mollets. De là, jusqu’assez près de la cheville du pied, règne un cercle de larges dentelles, qui pendent de la jupe de dessous : elles portent des souliers. Les métives et les négresses ne peuvent porter la mante ni la jupe. Ce sont des habillemens réservés aux Espagnoles, à qui ce privilége donne celui de prendre le titre de signora, quand elles ne l’auraient point par leur rang ou leur naissance.

Le climat de Panama diffère plus de celui de Carthagène que l’on ne pourrait le penser de si peu d’éloignement. L’été y commence plus tard et finit plus tôt, parce que les brises y sont plus tardives, et qu’elles durent moins.

Il semble que le terroir de Panama devrait être extrêmement fertile. Aussi n’attribue-t-on la disette qui oblige les habitans de tirer toutes leurs provisions du Pérou qu’à leur aversion pour toute autre profession que le négoce. On n’aperçoit point d’autres traces de culture,