Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 15.djvu/30

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aux environs de cette ville, que celles dont la nature veut bien faire les frais.

L’intérieur de l’isthme contient peu d’habitans indigènes. C’est du côté de la mer des Caraïbes, surtout au bord des rivières, qu’on en voit le plus grand nombre. Ceux de la côte du Sud, qui n’ont pas été détruits par les armes, ont mieux aimé se retirer vers les pays plus méridionaux que de se soumettre au joug espagnol. Cependant il n’y a point de partie de l’isthme où l’on ne trouve des Américains dispersés, et leurs usages, différant peu de ceux des autres provinces de Tierra-Firme, peuvent être compris tous sous le même article.

La taille ordinaire des hommes est entre cinq et six pieds : ils sont droits, et d’une belle proportion. La plupart ont les os fort gros et la poitrine large : on ne leur remarque jamais aucune apparence de difformité naturelle, ce qui les a fait accuser d’abord par quelques voyageurs de se défaire de leurs enfans lorsqu’ils naissent avec quelques défauts ; mais, depuis qu’on les connaît, cette barbarie n’a pas été prouvée. Ils sont souples, vifs et fort légers à la course. Les femmes sont petites et épaisses, grasses dès leur jeunesse, mais bien faites dans leur embonpoint, qui n’ôte rien à la beauté de leur taille : elles ont l’œil vif elle regard agréable. En général, les deux sexes ont le visage rond, le nez court et écrasé, les yeux gros et fort brillans, quoique gris ; le front élevé, les dents blanches et bien rangées, les lèvres