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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 15.djvu/31

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fines, la bouche petite et le menton bien formé.

Ils ont, tous, les cheveux noirs, très-forts, et si longs, qu’ils leur descendent ordinairement jusqu’au milieu du dos. Les femmes se les attachent avec un cordon sur la nuque du cou, et les hommes les laissent pendre de toute leur longueur. Les deux sexes ont, pour se peigner, un instrument de bois composé de plusieurs petits bâtons longs de cinq à six pouces, et pointus des deux côtés, comme les bâtons de nos gantiers : ils en lient dix ou douze ensemble par le milieu ; et les extrémités s’écartant avec les doigts, chaque bout leur sert de peigne. On juge du plaisir qu’ils prennent à se peigner par le temps qu’ils y emploient ; c’est un exercice qu’ils répètent plusieurs fois le jour. Mais ils s’arrachent la barbe et tout autre poil, à la réserve des paupières et des sourcils ; cette opération est le partage des femmes. Elles prennent les poils entre deux petits bâtons, et les arrachent fort adroitement. Les hommes se font couper aussi les cheveux dans quelques occasions, telles qu’une victoire sur quelque ennemi qu’ils ont tué de leur propre main. Ils y ajoutent une autre marque d’honneur, qui est de se peindre tout le corps de noir. Un homme noirci et sans cheveux passe entre eux pour un héros : mais ce glorieux état ne dure que depuis le jour de l’exploit jusqu’à la première lune ; et le vainqueur serait déshonoré s’il ne faisait pas disparaître aussitôt sa