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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 15.djvu/333

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détroit de 905 toises. Le flux et le reflux de la mer se font sentir jusqu’ici, par le gonflement des eaux qui arrive de douze en douze heures, et qui retarde chaque jour comme sur les côtes. La plus grande hauteur du flux, que l’académicien mesura proche du Para, n’étant guère que de dix pieds et demi dans les grandes marées, il conclut que le fleuve, depuis Pauxis jusqu’à la mer, c’est-à-dire sur plus de deux cents lieues de cours ou sur trois cent soixante, selon le P. d’Acugna, ne doit avoir qu’environ dix pieds et demi de pente, ce qui s’accorde avec la hauteur du mercure, que l’académicien trouva au fort de Pauxis 14 toises au-dessus du niveau de l’eau d’environ une ligne un quart moindre qu’au Para, au bord de la mer. Il fait là-dessus les réflexions suivantes :

« On conçoit bien, dit-il, que le flux qui se fait sentir au cap de Nord, à l’embouchure de la rivière des Amazones, ne peut parvenir au détroit de Pauxis, c’est-à-dire si loin de la mer, qu’en plusieurs jours, au lieu de cinq ou six heures, qui est le temps ordinaire que la mer emploie à remonter. En effet, depuis la côte jusqu’à Pauxis, il y a une vingtaine de parages qui désignent pour ainsi dire les journées de la marée, en remontant le fleuve. Dans tous ces endroits, l’effet de la haute mer se manifeste à la même heure que sur la côte ; et, supposant que ces différens parages sont éloignés l’un de l’autre d’environ douze lieues, le même effet des marées se fera remarquer