dans leurs intervalles à toutes les heures intermédiaires ; savoir, dans la supposition des douze lieues, une heure plus tard de lieue en lieue, en s’éloignant de la mer : il en est de même du reflux aux heures correspondantes. Au reste, tous ces mouvemens alternatifs, chacun dans son lieu, sont sujets aux retardemens journaliers comme sur les côtes. Cette espèce de marche des marées par ondulations a vraisemblablement lieu en pleine mer, et doit retarder de plus en plus, depuis le point où commence le refoulement des eaux jusque sur les côtes. La proportion dans laquelle décroît la vitesse des marées en remontant dans le fleuve ; deux courans opposés qu’on remarque dans le temps du flux, l’un à la surface de l’eau, l’autre à quelque profondeur ; deux autres, dont l’un remonte le long des bords du fleuve et s’accélère, tandis que l’autre au milieu du lit de la rivière, descend et retarde ; enfin deux autres encore, opposés aussi, qui se rencontrent souvent proche de la mer, dans des canaux naturels de traverse où le flux entre à la fois par deux côtés opposés : tout ces faits, dont j’ignore que plusieurs aient été observés, leurs différentes combinaisons, divers autres accidens des marées, sans doute plus fréquens et plus variés qu’ailleurs dans un fleuve où elles remontent vraisemblablement à une plus grande distance de la mer qu’en aucun autre endroit du monde connu, donneraient lieu à des remarques également curieuses et nouvelles. »
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