teint fort blanc, et quelques-uns sont même blonds. On compte plusieurs familles de distinction parmi les Espagnols ; les unes créoles, les autres européennes. Les hommes sont bien faits, gros et robustes. On ne vante pas moins la beauté des femmes ; mais leur mise paraîtrait grotesque aux élégantes de Paris. Ulloa fait une peinture fort singulière de l’habillement des hommes. Au lieu de cape ils portent ce qu’ils nomment ponchos. C’est une pièce d’étoffe de la forme d’une couverture de lit, et de deux ou trois aunes de long sur deux de large. Pour toute façon, on fait, au milieu de la pièce, un trou à passer la tête. Le poncho pend des deux côtés, et par-derrière comme par-devant. On le porte à cheval et à pied. Les pauvres, et ceux qu’on nomme Guases dans le canton, ne le quittent qu’en se couchant. Le poncho ne nuit point au travail ; on ne fait que le retrousser par les côtés jusque sur le dos, ce qui laisse les bras et le reste du corps libres. À cheval, ce vêtement est à la mode pour les deux sexes, sans distinction de rang. L’exercice du cheval est si commun à la Conception, qu’on est surpris d’y voir aux femmes autant d’adresse et de légèreté qu’aux hommes. Au reste, la simplicité du poncho n’empêche point qu’on ne discerne le rang et le sexe. Cette différence naît de la finesse de l’étoffe et des bordures qui la relèvent. Le fond en est ordinairement bleu ; mais les bordures sont rouges ou blanches ; quelquefois le fond est blanc, et les bordures
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