dans une cabane. Le lendemain nous partîmes avec deux nouveaux rameurs, qui s’offrirent pour soulager les premiers. En six jours, ils nous rendirent au pied d’une grande habitation qui était la demeure et comme le château de Lacenta, ce même cacique à qui nous avions obligation de la vie.
« Elle occupe le sommet d’une petite montagne sur laquelle il se trouve des arbres dont le tronc a depuis six jusqu’à dix et onze pieds de diamètre, avec une belle allée de bananiers et un fort joli bocage. Ce lieu serait des plus agréables du monde, si l’art y avait secondé la nature. Dans sa circonférence, la montagne contient environ cent arpens. C’est une péninsule de forme ovale, presque environnée de deux grandes rivières, dont l’une vient de l’est, l’autre du côté opposé, et qui ne sont pas éloignées entre elles de plus de quarante pieds. Cette langue de terre, seul chemin qui conduit au château, est tellement embarrassée de roseaux et de diverses sortes d’arbrisseaux, qu’elle paraît impénétrable à ceux qui n’y sont pas reçus volontairement. C’était dans ce lieu que Lacenta faisait sa demeure avec cinquante de ses principaux sujets. Tous les sauvages de la côte du nord, et ceux qui touchent à l’isthme vers le sud, ne reconnaissaient pas d’autre souverain.
« Aussitôt que nous eûmes quitté notre canot, il renvoya nos guides à leurs habitations. Il nous offrit un logement pour attendre une