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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 15.djvu/46

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et l’or qui s’y trouve mêlé demeure au fond : ensuite ils font sécher l’or au soleil, et pour achever de le séparer du sable, ils broient les parties sèches dans un mortier ; ensuite ils les étendent sur du papier ; ils passent une pierre d’aimant par-dessus, apparemment pour les nettoyer, et, sans autre préparation, ils les mettent dans des calebasses. Ce travail ne se fait qu’en été et ne dure que trois mois. La rivière, qui n’a pas alors plus d’un pied de profondeur, est inaccessible dans le temps des pluies. Tout l’or qu’on a tiré pendant la belle saison est transporté à Sainte-Marie, dans de petits bâtimens ; et lorsque nous prîmes cette ville avec le capitaine Sharp, nous y en trouvâmes plus de trente mille marcs.

« Pendant notre voyage, je pris occasion du mauvais succès de la chasse du cacique pour lui vanter l’excellence des chiens d’Angleterre. Je m’étais aperçu que son dessein était de me retenir auprès de lui ; mais il ne put résister à l’offre que je lui fis de lui amener quelques beaux chiens de mon pays, s’il me permettait d’y retourner pour quelques mois. Cependant il ne m’accorda cette grâce qu’après m’avoir fait promettre que je reviendrais avant la fin de l’année, et que j’épouserais une de ses sœurs. Je fis ce serment sans y croire ma conscience fort engagée. Il me congédia dès le lendemain, sous l’escorte de sept jeunes Américains. J’étais nu comme eux, et j’avais consenti, pour leur plaire, à me laisser peindre le corps par leurs