robes de coton, qu’on ne peut mieux comparer qu’aux blouses de nos voituriers, excepté que les manches en sont larges et ouvertes, et qu’elles ne vont qu’à la moitié du bras ; mais ils n’en font usage que dans les occasions solennelles. Leurs femmes les leur portent dans des corbeilles jusqu’au lieu de l’assemblée. Ils s’en parent avec soin, et se promènent ensemble dans cet équipage autour de l’habitation.
Un autre ornement des hommes est une plaque d’or ou d’argent, qu’ils portent sur la bouche. Ces plaques sont de forme ovale, et descendent si bas, qu’elles couvrent la lèvre inférieure. Elles sont échancrées au-dessus, ce qui forme une espèce de croissant dont les deux pointes aboutissent au nez. On ne nous dit pas comment elles tiennent à cette partie du visage ; mais on ajoute que la manière dont elles sont posées sur la bouche leur donne un mouvement continuel. Cette parure n’est employée que les jours de fête ou de conseil. Les plaques, qui se portent dans d’autres temps sont plus petites, et ne couvrent point les lèvres.
Au lieu de plaque, les femmes ont un anneau qui leur pend de même, et dont la grandeur est proportionnée au rang de leurs maris ; les plus massifs sont de l’épaisseur d’une plume d’oie, et leur forme est exactement ronde. Elles se les attachent sur le nez, qui s’abaisse insensiblement sous le poids ; d’où il arrive que, dans un âge avancé, le nez leur descend jusqu’à la bouche. Les plaques et les